Où je vous raconte un évènement crucial dans la création de ce blog !
La création de ce blog a bien évidemment toute une histoire, dans mon parcours d’entrepreneuse et de photographe. Je vous ai déjà donné un avant-goût dans mon premier article, en vous parlant des derniers mois avant d’en arriver là ! Mais il y eut un chapitre étonnant et décisif à cette histoire. Et pour vous narrer ce moment, il faut que je vous dise quelque chose :
Je ne suis pas qu'une photographe, non, je suis aussi une soignante !
Ce métier, vieux comme la nuit des temps, je le pratique depuis 15 ans. Et même si, certains petits matins trop tôt, il m’est difficile de mobiliser l’énergie physique et psychique nécessaire aux soins, une fois que j’y suis, je sais ce qui m’anime dans ce métier !
Bon, comme souvent, je m’égare. Peut-être vous parlerai-je un jour du prendre-soin et de ce que le patient, l’HUMAIN, m’apporte bien plus que ce que je lui apporte (oui, ça n’est qu’égoïsme !), mais aussi ce que ce rapport à l’humain, l’humilité et le respect infini pour chacun m’apporte dans mon rapport créatif et humain à la photographie
Bref, revenons-en à ce chapitre décisif !
En ce matin d’hiver 2024, me voilà en service de soins, je rencontre M. Michu, 96 ans. Je lui fais ses pansements, et comme souvent pendant les soins, les bavardages vont bon train.
Ce matin là, je raconte enjouée et grognon (ouais, c’est pas incompatible !) à M. Michu que l’on me pousse gentillement dans le dos vers la création d’un blog en tant que photographe. Car avec le soin, ce qui m’anime le plus c’est l’art, et l’art photographique plus spécialement ! Je lui explique bien évidemment ce qu’est un blog, et, après lui avoir montré quelques photos (les plus belles bien sûr, faut en profiter pour se faire mousser !), lui très curieux, m’interroge sur l’intérêt et le « pourquoi » je voudrais le faire. Je lui parle entre autres de cette relation entre soigné et soignant, de la confiance qui s’établit malgré les barrières, la distance. Oui, un soigné peut vite percevoir les compétences techniques, mais l’aspect humain ne peut être perçu que si l’on en laisse la place. Et dans mon rapport photographique, je crois que l’on est dans le même registre : il est essentiel de savoir que derrière un objectif et des compétences techniques, il y a un être humain.
Et même si M. Michu a acquiescé et pris part à nos échanges sur mon parallèle entre soignant et photographe, il m’a surtout interrogée et questionnée sur le « pourquoi donc, sacrebleu, freinez-vous des quatre fers !? ».
Après lui avoir énoncé les pourquoi, les peurs, et les doutes à la création d'un blog, il se met à réfléchir à voix haute :
- « J’imagine que ça doit parler de vous mais aussi de votre travail de photographe »
- « J’imagine que si vous écrivez avec tout l’humour que vous avez, même si le sujet est chiant à mourir, les gens riront au moins, y a jamais trop de rires dans ce bas monde ! »
- « J’imagine que si vous le faites avant tout pour vous, vous ne serez jamais déçue ! »
Celui de toutes ces croyances, préjugés et fausses idées qui me donnaient une bonne excuse de ne pas me lancer.
Si ce blog existe aujourd’hui, ce sera grâce à de jolies graines semées, qui auront été arrosées et ensoleillées d’un M. Michu de 96 ans pour enfin germer !
Sur ses bons conseils, ce blog sera avant tout à mon idée, à mon image, à mon humour ! Peut-être un peu marginal, pas toujours dans les clous, rarement dans le moule – c’est que pour les tartes – mais toujours authentique et entier, sincère et joyeux !
Merci M. Michu, vous m'avez tapé dans le mille, avec le plus gros pied au cul qu'on m'ait donné à ce sujet !
